Le Manager Minute (Ken Blanchard & Spencer Johnson).

N’imaginez surtout pas qu’il s’agisse ici d’un énième ouvrage sur la gestion du temps. Vous vous tromperiez.

Avec le manager minute, écrit en 1982, et devenu depuis un best seller (plus de 17 millions d’exemplaires vendus), Ken Blanchard et Spencer Johnson amènent à nous interroger sur ce qu’est un manager efficace, proposent des pistes pour y parvenir, en conciliant à la fois efficacité, performance et épanouissement des équipes.

Nous suivons le parcours d’un jeune homme à la recherche du secret pour devenir un bon manager. Peu satisfait du management qu’il observe habituellement, il tente d’échapper au modèle du manager apprécié de ses collaborateurs mais inefficace, ou au contraire à celui du chef obnubilé par les résultats au détriment des rapports humains.

D’emblée il écarte deux écueils auxquels les managers peuvent se trouver confrontés, en choisissant d’adopter un management autocratique ou un management démocratique.

Les managers autocratiques :

« Des managers durs qui travaillaient dans des organisations qui gagnaient, alors que leurs employés étaient perdants. »

Les managers démocratiques :

« Des managers gentils dont les collaborateurs semblaient gagner, alors que leur organisation perdait. »

Le manager idéal serait celui qui allierait le meilleur de ces deux types de management.

Notre manager en devenir, découvre au cours de sa quête un manager atypique, « un Manager Minute », véritable leader à la fois efficace et apprécié, qui accepte de lui enseigner les clefs de son succès.

Les secrets du Manager Minute .

• 1 Les Objectifs Minute : Il s’agit d’un objectif clair, concis, car pensé, rédigé sur une page en moins de 250 mots. Présenté au cours d’un entretien il formalise l’accord entre le collaborateur et le responsable sur les résultats attendus et permet ainsi d’éviter toute ambiguïté. 

• 2 Les Félicitations Minute : Elles consistent à « surprendre les gens lorsqu’ils font du bon travail ». Il s’agit de complimenter immédiatement sur la base de faits précis le collaborateur pour lui indiquer qu’il est sur la bonne voie.

• 3 Les Réprimandes Minute : Elles sont également immédiates et réalisées en deux phases. Dans un premier temps il s’agit d’indiquer précisément et factuellement au collaborateur ce qu’il a mal fait. C’est le comportement qui doit être jugé, pas l’individu. Dans un second temps il s’agira d’assurer le collaborateur de toute l’estime qu’on lui porte ainsi que du soutien qui lui serait nécessaire.

« Si la correction n’intervient pas aussi vite que possible après l’erreur, elle ne sera pas aussi utile pour influencer le comportement futur. »

Pourquoi ça marche ?

Si le concept intègre la notion de temps contraint c’est avant tout pour démontrer que l’on peut efficacement réduire le superflu (les séances de travail et autres réunions coûteuses en temps) pour se concentrer sur l’essentiel : l’humain.

D’ailleurs s’il fallait retenir deux phrases pour expliquer la philosophie de cet ouvrage ce seraient celles-ci :

« La meilleure minute dépensée c’est celle que j’investis dans les individus »

« Chaque individu est un gagnant en puissance ; certains sont déguisés en perdant, ne vous laissez pas tromper par les apparences »

Les auteurs abordent sans l’approfondir la question de la motivation que nous avons pu voir avec Daniel Pink dans « La vérité sur ce qui nous motive » puisque nous retrouvons en creux le triptyque Finalité (objectifs clairs), Autonomie et Compétences (accompagnement ou formation de gagnants) auquel s’ajoute la transparence.

L’importance de la rétro-information est capitale, le retour immédiat sur les objectifs, les réussites ou les écarts permet de favoriser la confiance, créer la satisfaction, de motiver.

Avis

A lire absolument.

Lecture essentielle pour tout manager, débutant ou confirmé. Si la présentation de ce petit ouvrage (115 pages) peut surprendre, c’est parce que les auteurs mettent en application l’un de leurs conseils : la concision.

Comme toute allégorie le Manager Minute présente l’avantage de favoriser l’assimilation de concepts complexes. On pourra le juger simpliste mais il serait plus juste de le considérer comme une introduction à d’autres concepts qui y sont présents sans être précisément décrits.